L'ECO-CONCEPTION ET SES OUTILS

Empreinte écologique

Historique

Le terme d'empreinte écologique s'inscrit dans la dynamique du Club de Rome et apparaît au moment de la conférence de Rio. La méthode se développe ensuite et est publiée dans un ouvrage qui fait référence[1]. Cet ouvrage a été traduit en français[2].

Depuis 2003, l'ONG[3] Global FootPrint Network est chargée du perfectionnement de la méthodologie et de la mise à jour des résultats. Elle publie régulièrement un Atlas détaillant l'indice "empreinte écologique" des différents pays.

Cet indice a connu un franc succès à partir de la fin des années 1990. Le WWF[4] a fortement contribué à le populariser en le publiant tous les deux ans.

La notion d'empreinte écologique a été diffusée au Sommet de Johannesburg par WWF en 2002.

Cet indicateur est notamment considéré comme un moyen de communication puissant pour le grand public, en particulier depuis que l'on s'est aperçu que la terre n'était pas suffisante pour satisfaire les besoins de l'humanité.

Graphique représentant l'évolution de l'empreinte écologique de l'humanité.
Evolution de l'empreinte écologique de l'humanitéInformationsInformations[5]

Méthodologie

L'empreinte écologique est une mesure de la pression qu'exerce l'homme sur la nature. C'est un outil qui évalue la surface productive nécessaire à une population pour répondre à sa consommation de ressources et à ses besoins d'absorption de déchets.

DéfinitionOCDE

L'empreinte écologique est une mesure de la superficie biologique nécessaire pour satisfaire les « besoins » d'une population humaine donnée.

L'empreinte écologique permet de traduire les impacts sur l'environnement en termes de surface équivalente. On peut l'exprimer en hectares par habitant ou en hectares par nation.

Remarque

L'empreinte écologique est un outil quantitatif et monocritère. Le critère considéré est la consommation de ressources de la population donnée. L'idée est d'exprimer la "nuisance" environnementale en surface équivalente nécessaire pour que les écosystèmes produisent la même quantité de ressources.

Remarque

L'empreinte écologique intègre généralement la consommation d'énergie et le traitement des déchets. C'est l'idée de l'équivalence avec un service éco-systémique qui en fait plutôt un outil monocritère.

L'empreinte écologique n'est pas véritablement un outil de l'éco-conception au sens où elle est rarement intégrée dans une démarche de conception. Cependant, bien utilisée, elle peut rendre de précieux services. Elle est d'ailleurs applicable aux produits au sens large. Reste à définir au cas par cas la population à prendre en compte dans le calcul (salariés, clients, population impactée, ...).

Des logiciels dits "calculateurs" ont été produits et affinés pour mesurer des empreintes écologiques à diverses échelles, sur la base de données publiées et comparables, le plus célèbre étant celui développé par le WWF - Belgique (les chiffres donnés sont uniquement applicables à la Belgique).

Image représentant un exemples de résultats de calcul d'empreinte écologique.
Exemple de résultats de calcul d'empreinte écologiqueInformationsInformations[6]

Exemple

Avec une surface disponible d´environ 12 milliards d'hectares et la population mondiale actuelle, la "bio-capacité" disponible par personne est de l'ordre de 2 hectares, sans prendre en compte la surface nécessaire aux autres espèces vivantes (il s´agit donc d´une limite maximum). Or, un terrien moyen utilisait en 2006 environ 3 hectares, soit un dépassement d'environ 50%, ce qui peut se traduire par le fait qu'il aurait fallu 1,5 planètes pour soutenir la consommation de façon durable en 2006.

Limites

Le fait qu'on puisse dépasser une planète d'utilisation de la terre peut sembler une limitation. Cela est principalement dû au fait que les réserves ne sont pas intégrées dans l'outil. En fait, les résultats sont absolument valables et la traduction en hectares montre tout simplement comment certains modes de vie sont en fait "au dessus de nos moyens".

Applications - Exemples

  1. Our Ecological Footprint: Reducing Human Impact on the Earth

    W.E. REES, W. E., WACKERNAGEL, M., TESTEMALE, P. Our Ecological Footprint: Reducing Human Impact on the Earth. New Catalyst Bioregional Series, 1998.

  2. Our Ecological Footprint: Reducing Human Impact on the Earth

    W.E. REES, W. E., WACKERNAGEL, M., TESTEMALE, P. Notre empreinte écologique. Montréal : Les Éditions Ecosociété, 1999.

  3. ONG : Organisation Non Gouvernementale

  4. WWF : World Wildlife Fundation

  5. Jean-Luc MENET d'après Global Footprint Network

  6. WWF

  7. Newsletter Empreinte écologique N°5
  8. Jean-Luc MENET d'après le "Journal écologique d'une construction" de Thierry Thouvenot

  9. Ecological Footprints and Appropriated Carrying Capacity: What Urban Economics Leaves Out, Environment and Urbanization

    REES, W. E. Ecological Footprints and Appropriated Carrying Capacity: What Urban Economics Leaves Out. Environment and Urbanization, 1992, vol 4-2.

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